dimanche 7 janvier 2018

ÉPIPHANIE 2018

Épiphanie 2018

Matthieu 2, 1-12

L’Epiphanie nous raconte la visite des mages d’Orient auprès de l’enfant Jésus à Bethléem. Lorsque nous lisons le récit qu’en fait saint Matthieu, nous remarquons un mot qui revient souvent, celui de roi. Et ce mot ne s’applique pas aux mages, mais bien à Hérode le Grand et à l’enfant qui vient de naître. L’évangéliste met ainsi en parallèle la royauté d’Hérode et celle de Jésus. Hérode est roi de Judée mais il doit son pouvoir uniquement à la volonté des romains qui sont, en réalité, les vrais maîtres de la Judée, c’est donc un roi sous le contrôle de l’empereur de Rome. Jésus est né sous le règne du premier empereur romain, Auguste. Hérode a beau être un roi de pacotille, il tient énormément à cette part de pouvoir que Rome lui a concédé, et l’histoire a retenu sa cruauté pour se maintenir à tout prix à son poste. En face de lui, nous avons Jésus, non pas à Jérusalem, mais à Bethléem, la ville du grand roi David. Les mages parlent de lui en utilisant l’expression « roi des Juifs », tandis que les prêtres citent la prophétie de Michée parlant d’un chef-berger ou chef-pasteur du peuple d’Israël. D’un côté nous avons donc un roi mis en place par l’autorité romaine, et de l’autre un roi nouveau-né dont l’autorité vient de Dieu. L’étoile pour les mages, la prophétie pour les Juifs indiquent bien que ce roi n’est pas seulement un roi terrestre comparable aux autres, mais qu’il a un caractère divin. Hérode a acheté son pouvoir aux romains par l’argent, les mages reconnaissent le pouvoir de l’enfant grâce à l’étoile.


A ce premier parallélisme en correspond un autre dans le récit de Matthieu. Il y a donc deux rois, très différents et même opposés, il y a aussi deux réactions différentes et opposées face à la naissance de l’enfant Jésus. La réaction d’Hérode, homme d’ambition et de pouvoir, était prévisible : c’est la panique lorsqu’il entend parler d’un roi des Juifs. Il est bouleversé par la peur de perdre son pouvoir en Israël. Si son cœur avait été ouvert, il aurait compris que la royauté de cet enfant, d’un ordre totalement différent de la sienne, n’était pas un danger pour lui. Mais Hérode est purement terrestre et ne connaît pas l’existence des réalités spirituelles. Il est animé par l’esprit de ce monde, parfaitement bien résumé par saint Jean dans sa première lettre : N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. Tout ce qu’il y a dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’arrogance de la richesse –, tout cela ne vient pas du Père, mais du monde. Or, le monde passe, et sa convoitise avec lui. Mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours. Les mages, des étrangers, des scientifiques, ont, eux, une disposition contraire qui leur fait entreprendre un long voyage pour honorer le nouveau-né. Aucun bouleversement, aucune inquiétude, mais seulement une très grande joie. L’une des leçons essentielles de l’Epiphanie pour nous est bien la suivante : chaque fois que nous reconnaissons humblement l’autorité de Dieu et sa manifestation parfaite dans la royauté du Christ, chaque fois que nous nous ouvrons à l’adoration de Dieu, nous recevons le don de la joie véritable, celui de la joie spirituelle. Par contre si notre cœur s’attache aux promesses de ce monde (gloire, pouvoir et richesse), nous ne pouvons pas connaître la paix du cœur et notre âme est sans cesse tourmentée, à l’image de celle d’Hérode. C’est l’occasion de nous rappeler quel est le fruit de l’Esprit Saint dans nos vies en citant l’apôtre Paul : voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. En ces domaines, la Loi n’intervient pas. Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses convoitises.

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