dimanche 23 avril 2017

Deuxième dimanche de Pâques / A


23/04/17

Les textes bibliques de ce dimanche dans l’octave de Pâques nous invitent à une réflexion sur notre foi chrétienne. Dans l’Evangile nous entendons le Ressuscité dire à Thomas : Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! Pierre, dans la deuxième lecture, nous parle des épreuves de cette vie qui, d’une manière paradoxale, peuvent nous faire grandir dans notre attachement au Christ : elles vérifieront la valeur de votre foi qui a bien plus de prix que l’or – cet or voué à disparaître et pourtant vérifié par le feu –, afin que votre foi reçoive louange, gloire et honneur quand se révélera Jésus Christ. Lui, vous l’aimez sans l’avoir vu ; en lui, sans le voir encore, vous mettez votre foi, vous exultez d’une joie inexprimable et remplie de gloire, car vous allez obtenir le salut des âmes qui est l’aboutissement de votre foi. Enfin la première lecture nous présente la communauté des premiers chrétiens de Jérusalem comme une communauté de croyants, la crainte de Dieu étant dans tous les cœurs. Précisons au passage que la crainte de Dieu n’a rien à voir avec la peur. Ce terme biblique se rapprocherait plutôt du mot français « respect ». Il ressort de ces lectures que notre foi en Jésus ressuscité est un bien précieux, le don le plus précieux de tous, un don venant de Dieu lui-même avec la charité et l’espérance. D’où l’importance pour chacun d’entre nous de prendre conscience de la grandeur de ce don et de savoir remercier le Père pour ce don qui nous met en communion avec Jésus mort et ressuscité pour nous. La foi relève d’un ordre surnaturel, elle n’est pas de l’ordre de la vision. Elle nous permet, comme le dit saint Pierre, d’aimer Jésus sans le voir, de croire en lui dans l’attente de la rencontre face à face au jour de notre mort et du jugement.

La lecture tirée des Actes des apôtres nous montre les fruits que produit une foi vivante. La foi va toujours de pair avec la fidélité. Les premiers chrétiens de Jérusalem étaient fidèles dans trois domaines constitutifs de la vie chrétienne : l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle et la vie de prière. Tels sont les fruits de notre foi si nous sommes fidèles à la grâce qui nous est faite. Une foi vivante cherche à toujours mieux connaître la révélation divine par la méditation de la Bible et l’étude des enseignements de l’Eglise. Avoir suivi quelques années de catéchisme dans sa jeunesse ne suffit pas. A notre époque il est indispensable pour le chrétien adulte de se former dans sa foi, tout particulièrement à travers l’étude de la doctrine sociale de l’Eglise. Une foi vivante favorise la communion et l’unité entre tous les croyants. Elle ouvre aussi les cœurs à tous les hommes qui ne partagent pas notre foi. Etre catholique, c’est vivre en communion avec tous les membres de l’Eglise tout en promouvant cette communion avec toute l’humanité, car tous les hommes ont un seul Dieu et Père, créateur de tous. Les chrétiens de Jérusalem avaient compris que cette communion n’était pas seulement spirituelle. Elle impliquait aussi un esprit très concret de partage et de solidarité : Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun. La capacité des croyants à partager leurs biens matériels avec leurs frères, en particulier avec ceux qui sont dans le besoin, est un signe éclatant de l’authenticité de leur foi. Notre foi chrétienne nous détourne de la tentation de l’accumulation sans fin des richesses et nous fait donc un devoir de les utiliser pour soulager les hommes qui manquent du nécessaire pour vivre dignement, qu’ils soient croyants ou pas. Enfin une foi vivante nous introduit à la vie spirituelle, vie de communion avec le Ressuscité par les sacrements, en particulier l’eucharistie et le sacrement du pardon, et la prière personnelle quotidienne. On ne peut participer pleinement et fructueusement à l’eucharistie du dimanche si pendant la semaine notre vie est un désert spirituel ne laissant aucune place à la prière et à la lecture de la Bible.


En ce dimanche de la miséricorde divine, faisons nôtre la prière qui exprime l’essentiel de notre foi : Jésus, j’ai confiance en toi !

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