dimanche 8 mai 2016

Septième dimanche de Pâques / C


Jean 17, 20-26

8/05/16

En ce dernier dimanche de Pâques avant la Pentecôte, nous venons d’entendre une partie de la prière de Jésus pour l’unité de ses disciples. Ce dimanche est bien le dimanche de l’unité des chrétiens, même si dans notre année liturgique nous sommes invités à prier à cette intention au mois de janvier.

Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Que leur unité soit parfaite.

Dans sa dernière prière avant sa Passion et sa mort, Jésus demande donc au Père la grâce de l’unité pour ses disciples. Une unité aussi forte et profonde que celle qui unit le Fils au Père ! Dans la sainte Trinité, c’est l’Esprit Saint, Esprit d’amour, qui est le lien de communion entre le Père et le Fils. L’unité que Jésus demande pour nous est donc parfaite et elle se réalise dans l’amour de charité. C’est une unité essentiellement spirituelle. Or quand nous pensons à l’unité des chrétiens, notre premier réflexe est peut-être de constater la division des chrétiens en de nombreuses Eglises et communautés. Il ne faut pourtant pas confondre l’unité juridique, celle par exemple qui unit tous les catholiques entre eux, et l’unité spirituelle. Il existe une unité visible, extérieure, et une autre invisible, intérieure. Les deux types d’unité ne s’opposent pas, mais doivent être distingués. Au niveau spirituel, qui est celui de la sainteté, de la communion avec Dieu, tel catholique peut être uni à tel protestant, alors qu’il sera éloigné d’un autre catholique, pourtant membre de la même Eglise. L’unité pour laquelle Jésus prie est bien celle de la sainteté et de l’amour de charité. Or cette sainteté et cet amour sont présents dans toutes les Eglises et les communautés chrétiennes. C’est dans la mesure où les catholiques, les orthodoxes et les protestants ont le désir de grandir dans la communion avec Dieu et dans la fidélité à l’Evangile du Christ qu’ils progresseront vers l’unité voulue par Jésus, même s’ils n’ont pas exactement la même profession de foi (les uns reconnaissant par exemple 7 sacrements, les autres seulement 2). Et cela est aussi valable à l’intérieur de l’Eglise catholique et pour une communauté chrétienne comme la nôtre.

Dans la société civile, il existe aussi bien des manières d’obtenir l’unité d’un groupe ou d’un peuple. Un dictateur l’obtiendra par la contrainte et la peur, et dans ce cas il s’agit bien sûr d’une unité très fragile et superficielle, d’une unité de façade. Dans l’armée cette unité s’obtient par le principe de l’obéissance absolue aux ordres donnés par l’autorité militaire etc. Il est évident que l’unité voulue par Jésus n’a rien à voir avec ces caricatures. Encore une fois, elle est d’ordre spirituel et suppose donc la liberté des disciples et le respect des consciences. C’est l’Esprit Saint qui est le lien d’amour entre le Père et le Fils, c’est aussi par l’Esprit Saint que se réalise l’unité des disciples et de l’Eglise. Un détail du récit de la Pentecôte me semble particulièrement significatif à cet égard : Ils virent comme un feu qui se divisait, et sur chacun d’eux se posait une des langues de ce feu. Le feu représente ici l’Esprit Saint. Nous voyons comment le don de l’Esprit est fait en même temps à la première communauté chrétienne et à chacun de ses membres, de manière personnelle. Vivre de l’unité dans le Corps du Christ, ce n’est donc pas renoncer à ce qui fait de nous des personnes uniques. Au contraire le don de l’Esprit nous est fait de manière personnelle pour mettre en valeur nos dons et nos charismes au service de tous et pour le bien de l’Eglise et de la société. Pour le dire autrement, l’unité donnée par l’Esprit intègre nos différences. C’est une unité qui suscite la liberté chrétienne. Si c’est en priant que le Seigneur demande la grâce de cette unité spirituelle pour chacun d’entre nous, nous comprenons alors que la voie royale pour recevoir ce don de l’unité, c’est de développer dans nos vies une spiritualité forte et profonde. Le meilleur moyen de répondre au désir du Christ pour nous, c’est d’être des hommes et des femmes de prière, des hommes et des femmes qui prennent toujours davantage conscience de la grandeur et de la nécessité de la communion eucharistique. Notre unité grandira dans la mesure où nous nous laisserons toucher de manière personnelle par les paroles de Jésus à la Samaritaine :

L’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. 

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