12/04/15
Jean 20,
19-31
Dans la liturgie de l’Eglise, la
semaine qui suit le dimanche de Pâques est considérée comme un seul et unique
jour de fête. C’est l’octave de Pâques au cours duquel la parole du psaume 117 s’accomplit
dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ : « Voici
le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de
joie ! ». L’Evangile de Jean nous rapporte donc ce qui s’est passé
pendant « le premier octave » de l’histoire du christianisme :
le soir du premier dimanche, celui de Pâques, Jésus se manifeste à ses
disciples, puis « huit jours plus tard » il revient au même endroit
pour se montrer vivant à Thomas.
La première partie du récit de
Jean, celle qui se déroule en l’absence de Thomas, le soir de Pâques, nous
donne d’abord quelques lumières sur le mystère de la résurrection. Jésus
ressuscité se montre à ses apôtres avec un corps glorieux. C’est un corps à la
fois différent du nôtre, puisqu’il n’est plus soumis au règne de la mort, et un
corps vraiment humain. Ce corps a la capacité de se tenir dans une pièce dont
les portes sont fermées à clé : « Jésus vint, et il était là au
milieu d’eux ». En même temps le corps glorieux du Seigneur conserve le souvenir
de sa Passion et de sa mort en croix : « Il leur montra ses mains et
son côté ». Il existe donc une continuité entre Jésus de Nazareth et le
Seigneur ressuscité, continuité qui s’accompagne d’une transfiguration de son
corps et d’une glorification de sa nature humaine. C’est la raison pour
laquelle, lorsque Jésus se manifeste vivant après Pâques, certains disciples le
reconnaissent, alors que d’autres ont besoin d’un certain temps pour se rendre
compte qu’ils sont en présence de Jésus : C’est lui, et ce n’est plus tout
à fait lui ! La vision seule ne suffit pas, elle doit s’accompagner de la
foi.
Le soir de Pâques, les apôtres
vivent déjà leur Pentecôte. Jésus vient pour les confirmer dans leur mission et
dans l’Esprit Saint : « Il répandit sur eux son souffle et il leur
dit : Recevez l’Esprit Saint ». Malgré cette confirmation pascale,
l’Evangile nous dit que huit jours plus tard ils n’ont toujours pas quitté la
maison dans laquelle ils se sont enfermés par « peur des Juifs ».
Leur mission principale sera de « remettre les péchés » des hommes,
donc de donner de la part de Jésus la miséricorde et le pardon, en particulier
par le sacrement du baptême. Saint Paul ne faisait pas partie du collège des
apôtres, c’est un converti, venu sur le tard, et qui n’a jamais connu le Jésus
d’avant Pâques. Pourtant il a parfaitement compris cette mission confiée aux
premiers apôtres comme en témoigne ce passage de sa deuxième lettre aux
Corinthiens :
"Aussi, si quelqu'un est en Christ, il est une créature nouvelle.
Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. Tout vient de Dieu
: il nous a réconciliés avec lui par le Christ et nous a donné pour ministère
de travailler à cette réconciliation. Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ,
réconciliait le monde avec lui ; il effaçait pour tous les hommes le compte de
leurs péchés, et il mettait dans notre bouche la parole de réconciliation. Nous
sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c'est Dieu lui-même qui, en
fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous en supplions,
laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n'avait pas connu le péché, Dieu
l’a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons
identifiés à la justice de Dieu".
Le
premier fruit de Pâques dans notre vie, c’est bien cette réconciliation avec
Dieu et avec nos frères par la puissance de l’amour de Jésus ressuscité. Le
soir de Pâques les apôtres ont reçu le don de la paix et de la joie du Christ,
don qui est celui de l’Esprit Saint. Sommes-nous vraiment réconciliés avec Dieu
notre Père ? Accueillons-nous avec foi sa miséricorde ? Pour le
savoir rentrons en nous-mêmes et regardons si nous trouvons dans notre cœur
cette paix et cette joie de Pâques.
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