dimanche 9 novembre 2014

32ème dimanche du temps ordinaire / A

Matthieu 25, 1-13

9/11/2014

Dans les derniers jours de son ministère public le Seigneur Jésus fait entrevoir à ses disciples sa venue après l’accomplissement du mystère pascal, ce que nous appelons aussi son retour dans la gloire ou son second avènement. Cette venue du Christ correspondra avec l’établissement du Royaume des cieux dans sa plénitude.
L’image utilisée par la parabole des dix jeunes filles (ou des dix vierges) est celle des noces. Le Christ est l’Epoux. La parabole ne nous donne pas beaucoup de détails sur les circonstances de sa venue. Nous savons simplement qu’il tarde à venir et qu’il vient en plein milieu de la nuit, c’est-à-dire au moment où généralement nous dormons. Les premiers chrétiens, et Paul avec eux comme nous le montre la deuxième lecture, pensaient voir la venue du Christ de leur vivant. Or le monde semblait continuer comme avant et le Christ n’était toujours pas revenu dans sa gloire. La déception était grande et le doute grandissant. C’est ce qui explique ce passage de la deuxième lettre de Pierre :
Sachez d’abord que, dans les derniers jours, des moqueurs viendront avec leurs moqueries, allant au gré de leurs convoitises, et disant : « Où en est la promesse de son avènement ? En effet, depuis que les pères se sont endormis dans la mort, tout reste pareil depuis le début de la création. » Bien-aimés, il est une chose qui ne doit pas vous échapper : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion.

La parabole de ce dimanche s’intéresse davantage à l’attitude des jeunes filles qu’aux circonstances du retour du Christ. Jésus l’a donc prononcée pour nous qui sommes ses disciples, pour nous indiquer quelle doit être notre attitude pendant le temps de l’Eglise qui est aussi celui de l’attente de sa venue comme nous le proclamons au cœur de chaque eucharistie : « Nous attendons ta venue dans la gloire ».

Le chrétien doit en effet prendre pour modèle les jeunes filles prévoyantes, « celles qui étaient prêtes » et qui furent admises aux noces. La lampe et l’huile en réserve sont des éléments essentiels de notre parabole. Nous pouvons donc nous demander ce que représentent ces images dans notre vie chrétienne. Ce que Jésus nous demande c’est la persévérance et la vigilance. Qu’est-ce qui nous permettra, même si nous sommes endormis au moment de la venue de l’époux, de pouvoir l’accueillir comme il se doit et d’entrer avec lui dans la salle des noces ? La lampe pourrait représenter la foi qui nous permet en quelque sorte de voir l’invisible. La lampe c’est probablement aussi l’espérance qui oriente notre regard au-delà de la nuit de notre mort vers le jour lumineux de la rencontre avec le Christ, époux de nos âmes. Mais que sont la foi et l’espérance sans la charité ? Cette huile que les vierges prévoyantes ont prise en réserve n’est-ce pas le feu de l’amour, le feu de l’Esprit Saint ? Si notre amour pour Dieu s’est affaibli ou éteint, comment pourrons-nous persévérer dans la vie chrétienne alors que l’Epoux semble tarder ?
La fin de l’Evangile, le dialogue entre les vierges insensées et l’Epoux, reprend beaucoup d’éléments d’un enseignement donné par Jésus au début de l’Evangile selon saint Matthieu :

Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ce jour-là, beaucoup me diront : “Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons expulsé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?” Alors je leur déclarerai : “Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui commettez le mal !”

Ce qui nous procurera l’huile en réserve pour la venue du Seigneur ce ne sont pas les marchands mais bien notre fidélité de chaque jour à la volonté du Père. Et comment être fidèle à cette volonté si nous n’avons pas au plus profond de notre cœur l’amour ? Si nous ne nous laissons pas guider par l’Esprit Saint ? Oui, c’est l’amour et lui seul qui nous permet de persévérer dans la vie chrétienne et d’entrer, lorsque le Seigneur le voudra, dans la salle des noces.

Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité.







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