dimanche 1 décembre 2013

Premier dimanche de l'Avent


Premier dimanche de l’ Avent / A

1er/12/13

Matthieu 24, 37-44

Au commencement d’une nouvelle année liturgique le premier dimanche de l’Avent oriente nos regards vers la seconde venue du Christ. Le retour glorieux du Seigneur à la fin des temps marquera la fin de notre monde tel que nous le connaissons, la fin de l’histoire humaine, la transfiguration de la création tout entière en une création nouvelle dans le royaume de Dieu. Cette fin des temps correspondra au jugement dernier, au jour du Seigneur qui sera un jour de vérité et de justice pour tous et pour chacun, vivants et défunts.

La liturgie de la Parole oriente notre méditation selon deux axes. La première lecture et le psaume nous montrent Jérusalem comme une image du Royaume à venir. Le nom même de Jérusalem évoque la paix. Au regard de notre histoire humaine c’est paradoxal. Actuellement quand on pense à Jérusalem on pense à des conflits, à des déchirements et à des divisions voir à des haines. Jérusalem est la ville de la souffrance. Souffrance causée par le péché et l’orgueil des hommes qui les empêche d’être des artisans de paix. Mais les lectures nous montrent une Jérusalem idéale, celle qui correspond au projet de Dieu : la Jérusalem nouvelle de l’Apocalypse, la Jérusalem d’en-haut pour reprendre les mots de saint Paul. Selon l’apôtre cette Jérusalem céleste est notre mère. Comment ne pas voir aussi en Jérusalem l’image de l’Eglise ? C’est en effet dans et par l’Eglise que le Royaume de Dieu grandit au sein de notre humanité jusqu’au jour de l’accomplissement. La Jérusalem nouvelle est une ville de paix, une ville qui rassemble en son sein la multitude des peuples :

De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, et de leurs lances, des faucilles. On ne lèvera plus l'épée nation contre nation, on ne s'entraînera plus pour la guerre.

Dans l’Evangile de ce dimanche Jésus compare le jour de son avènement à ce qui s’est passé avant le déluge. A l’époque de Noé la vie humaine se déroulait tranquillement, normalement pourrait-on dire, et soudainement le déluge est arrivé sans que personne ne se doute de rien. Il est intéressant, pour approfondir ce parallèle, de nous rappeler la raison pour laquelle Dieu décide de détruire une grande partie de sa création par le déluge : Le Seigneur vit que la méchanceté de l'homme était grande sur la terre, et que toutes les pensées de son cœur se portaient uniquement vers le mal à longueur de journée. Et plus loin le texte de la Genèse précise : « La terre était remplie de violence, elle était complètement corrompue ». Il semble bien que les derniers temps avant le retour du Christ seront eux aussi marqués par cette tyrannie grandissante du mal. Jésus lui-même y fait allusion : A cause de l'ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira. Mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Donc le jour du retour du Christ nous surprendra, nous ne pouvons pas en connaître la date. L’exemple des deux hommes et des deux femmes nous montre que ce jour opèrera une séparation dans l’humanité. C’est la séparation du jugement dernier entre les justes et ceux qui se seront adonné au mal sans se repentir. De même que le déluge exprimait en quelque sorte le ras le bol de Dieu par rapport à la perversité dont est capable le cœur humain, de la même manière le jugement dernier est le signe que la patience de Dieu envers le mal et l’injustice aura une fin, et cette fin consistera à purifier du mal l’humanité et avec elle la création tout entière pour que le Royaume puisse enfin advenir. Jésus nous enseigne que nous avons le choix : soit subir ce jugement de Dieu, soit nous y préparer librement. Il nous parle de vigilance car le danger qui nous guette est celui de l’assoupissement. Le sommeil dont il s’agit ici est bien celui de notre conscience chrétienne et morale. Et ce sommeil est très dangereux car il nous rend indifférent au mal et à l’injustice en nous-mêmes et dans la société à laquelle nous appartenons. Bien des choses dans notre société sont faites pour endormir notre conscience, de la télévision et la publicité à une certaine manière d’informer qui est en fait de la désinformation voir de la propagande, sans parler des divertissements de masse comme par exemple le football qui ont remplacé dans certains cas la religion. Cela n’est pas nouveau : « Du pain et des jeux… ». Seule notre foi peut nous permettre de demeurer éveillés et libres dans l’attente du jour du Seigneur.

 

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