dimanche 12 mai 2013

Septième dimanche de Pâques


7ème dimanche de Pâques / C

Jean 17, 20-26

12/05/2013

Le dimanche qui précède la Pentecôte nous propose chaque année de méditer un passage du chapitre 17 de l’évangile selon saint Jean. Ce chapitre appartient à une partie plus vaste de l’évangile, partie qui commence au chapitre 13 avec le geste du lavement des pieds. Dans le contexte du dernier repas que le Seigneur a pris avec ses disciples, avant son agonie au jardin des oliviers, les chapitres 13 à 16 nous rapportent les paroles-testament de Jésus à ses disciples. Après ce testament spirituel le chapitre 17 nous rapporte une longue prière de Jésus adressée à son Père. Nous ne sommes plus dans le domaine de l’enseignement ou de la confidence amicale mais bien dans celui de la spiritualité, de la relation vivante avec Dieu. En ce dimanche nous venons d’entendre la dernière partie de cette prière, celle qui précède l’entrée de Jésus dans sa Passion.

Dans sa prière Jésus prie pour tous ses disciples de tous les temps et de tous les lieux. Il prie donc aussi pour chacun d’entre nous. En tant que Fils de Dieu sa prière a une portée vraiment universelle qui transcende les limites de l’espace et du temps. Cette prière nous plonge dans le cœur de Dieu et dans son projet d’amour pour notre humanité. Saint Paul en a magnifiquement parlé au commencement de sa lettre aux Ephésiens : Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ. Dans les cieux, il nous a comblés de sa bénédiction spirituelle en Jésus Christ. En lui, il nous a choisis avant la création du monde, pour que nous soyons, dans l'amour, saints et irréprochables sous son regard. Il nous a d'avance destinés à devenir pour lui des fils par Jésus Christ : voilà ce qu'il a voulu dans sa bienveillance, à la louange de sa gloire, de cette grâce dont il nous a comblés en son Fils bien-aimé. Celui qui prie pour tous ses disciples avant de mourir est « l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin ». Que demande donc le Seigneur Jésus dans sa prière pour nous ? Essentiellement l’unité parfaite. Au regard de l’histoire du christianisme on pourrait penser que cette prière n’a pas été exaucée. C’est oublier qu’il existe plusieurs niveaux d’unité. Jésus ne demande pas ici pour ses disciples l’unité dont il est question dans le droit canonique, une unité juridique avec des critères bien clairs et bien précis qui font que l’on est catholique ou pas. Remarquons d’ailleurs que le Seigneur ne mentionne pas l’Eglise dans sa prière mais bien ceux qui croiront en lui. L’objet de la prière du Seigneur va donc bien au-delà de la question de l’unité de l’Eglise et des Eglises chrétiennes entre elles. Il s’agit ici d’une unité spirituelle et mystique. Le mot communion serait plus adapté pour approcher de cette réalité. Car le modèle de l’unité entre les croyants c’est bien la communion qui existe entre le Père et le Fils. Ce que Jésus demande c’est que nous soyons un en Dieu, un dans la Sainte Trinité, en communion les uns avec les autres à la manière de Dieu. A ce niveau-là, qui est celui de la profondeur de la relation d’union avec Dieu, il ne fait aucun doute que des catholiques, des protestants et des orthodoxes peuvent déjà vivre de cette unité parfaite, même si leurs Eglises sont encore séparées. Ce ne sont pas les règles de la discipline ecclésiastique qui rendent possible cette unité entre les croyants mais l’amour du Père qui les habite, la présence du Ressuscité en eux : Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu'ils aient en eux l'amour dont tu m'as aimé, et que moi aussi, je sois en eux. Dans le mystère de la Sainte Trinité c’est le Saint Esprit qui est le lien d’amour entre le Père et le Fils. Or Dieu ne donne pas son Esprit seulement aux chrétiens. L’Esprit Saint peut agir dans le cœur de tous les hommes de bonne volonté. Ce qui signifie qu’une personne ne connaissant pas le Christ ou n’ayant pas la foi chrétienne peut tout de même agir selon l’Esprit du Christ. Entre l’inquisiteur espagnol Torquemada et Gandhi lequel des deux était le plus chrétien, c’est-à-dire le plus fidèle en actes à l’enseignement du Christ ? La prière de Jésus pour l’unité parfaite nous invite donc à être des chrétiens mystiques pour lesquels la recherche de l’union avec Dieu et la mise en pratique de l’Evangile sont des priorités quotidiennes. Vivre de cette unité fondamentale ne nous empêche pas, bien au contraire, de travailler à l’unité à l’intérieur de notre Eglise et avec les autres chrétiens (œcuménisme). Saint Luc, dans le portrait qu’il fait des premiers chrétiens, nous donne en même temps les moyens concrets qui favorisent l’unité à l’intérieur de l’Eglise :

Alors, ceux qui avaient accueilli la parole de Pierre se firent baptiser. Ils étaient fidèles à écouter l'enseignement des Apôtres et à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières.

 

 

 

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