dimanche 7 avril 2013

Deuxième dimanche de Pâques


2ème dimanche de Pâques / C

Jean 20, 19-31

7/04/2013

Pour le dimanche dans l’octave de Pâques la liturgie nous propose chaque année le même évangile, et cela pour les trois années liturgiques. L’évangile selon saint Jean que nous venons d’écouter nous rapporte en fait deux manifestations du Ressuscité aux disciples. La première le soir même de Pâques, la deuxième « huit jours plus tard ». Voilà ce qui explique le choix de la liturgie pour notre deuxième dimanche de Pâques appelé aussi depuis le 30 avril 2000 dimanche de la miséricorde divine.

Je me limiterai en ce dimanche à la première manifestation du Ressuscité le soir de Pâques.

Un premier élément intéressant de cet Evangile est le don du Saint-Esprit fait aux disciples le soir même de Pâques : « Il répandit sur eux son souffle et il leur dit : Recevez l’Esprit Saint ». Pour saint Jean la Pentecôte a donc lieu le même jour que la résurrection du Seigneur. Cela montre la très forte unité qui existe entre toutes les facettes de l’unique mystère du temps pascal : résurrection du Seigneur, Ascension et Pentecôte. Le don de l’Esprit Saint aux disciples et à travers eux à l’Eglise est une conséquence immédiate de la victoire du Christ sur la mort. Ce don est le premier fruit de Pâques. Certains biblistes font remonter ce don de l’Esprit au moment même de la mort de Jésus sur la croix. Saint Jean note en effet : « Il inclina la tête et il remit l’esprit ». Pour le quatrième évangéliste qui aime à parler de la glorification de Jésus dès le moment de la Passion tous les mystères de la vie du Christ sont profondément unis : de la nuit du vendredi saint à la lumière de l’aube de Pâques et jusqu’au don de l’Esprit.

Nous remarquons aussi que le don de l’Esprit est associé au don de la paix du Christ. Et que si le Ressuscité donne son Esprit c’est en vue du pardon des péchés. D’où le lien entre ce dimanche et le thème de la miséricorde divine. Pendant le carême nous avons entendu la parabole du père et de ses deux fils en saint Luc. Le jour de Pâques nous avons aussi entendu les paroles de Pierre : « Tout homme qui croit en Jésus reçoit par lui le pardon de ses péchés ». L’évangile de ce dimanche nous invite à faire un lien entre la paix donnée par le Christ et le pardon de nos péchés. Le sacrement du pardon appelé aussi confession, sacrement de la pénitence et de la réconciliation, est le sacrement par lequel le Christ nous remet aujourd’hui nos péchés. La paix intérieure va de pair avec la vérité et la droiture. Seule la vertu d’humilité nous permet de reconnaître en vérité nos faiblesses, nos fautes et nos péchés sans nous jeter dans le désespoir. Seule la vertu d’humilité nous fait reconnaître le besoin que nous avons du Sauveur dans nos vies. Lui seul en effet par le don de l’Esprit et le ministère de l’Eglise peut nous réconcilier avec nous-mêmes, avec les autres et avec Dieu. Certains parmi vous ont peut-être connu l’époque où il fallait se confesser chaque semaine pour pouvoir communier le dimanche. Ce qui poussait certains fidèles à ne communier que très rarement, parfois une fois dans l’année, pour Pâques. De cet excès nous sommes tombés dans l’excès inverse. Se confesser c’est se regarder soi-même dans la lumière du Ressuscité et faire la vérité grâce à l’évangile. La phase de préparation personnelle à la confession est tout aussi importante que la célébration du sacrement lui-même. Qui parmi nous n’a pas fait l’expérience du déchirement intérieur décrite par saint Paul ?

Je sais que le bien n'habite pas en moi, je veux dire dans l'être de chair que je suis. En effet, ce qui est à ma portée, c'est d'avoir envie de faire le bien, mais non pas de l'accomplir. Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas.

 

La paix du Christ ressuscité vient justement nous guérir de ce déchirement intérieur en nous permettant de faire le bien que nous désirons. Ainsi chaque fois que nous célébrons le sacrement de la réconciliation en ayant pris le temps de la préparation personnelle nous sommes fortifiés spirituellement. Nous faisons l’expérience que par notre foi en Jésus Sauveur nous avons « la vie en son nom ».

 

 

 

Aucun commentaire: